Indépendantisme breton et antifascisme

Indépendantisme breton et antifascisme.

de Douar ha Frankiz

Indépendantisme breton et antifascisme

Indépendantisme breton et antifascisme.

Suite à notre communiqué sur les attaques islamophobes, il paraît important de préciser notre conception de l’indépendantisme breton d’un point de vue antifasciste et antiraciste.

Contrairement à ce que certain-e-s peuvent fantasmer, notre lutte n’est pas identitaire. Elle s’inscrit dans une démarche d’autodétermination, bretonne et populaire, face à un état français centralisé, bourgeois et violent. Nous souhaitons une Bretagne libre et démocratique, permettant de remettre en cause tous les rapports de domination sociale effectifs à l’heure actuelle, qu’il s’agisse des rapports de production capitalistes, du racisme, du sexisme de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de l’homophobie, du validisme ou encore de la transphobie.

Nous défendons la culture bretonne comme une culture vivante, locale et populaire. Cette culture n’a cessé d’évoluer au fil des siècles, des mouvements démographiques. Elle s’est construite sur des bases multiculturelles, les premières vagues d’immigration importantes en Bretagne remontant au Vème siècle. La Bretagne a toujours été et restera une terre d’accueil, de rencontre et de partage. Nous nous opposons à l’assimilationnisme républicain en vigueur. Nous combattons la mondialisation et l’uniformisation qui viennent détruire les cultures populaires au profit d’une culture bourgeoise hégémonique. Est Breton.ne, celui ou celle qui habite en Bretagne. Nous refusons l’idée d’une Bretagne fermée avec des frontières venant diviser les peuples.

On ne peut nier l’existence de franges d’extrême droite au sein du mouvement indépendantiste Breton. Les identitaires bretons comme les nervis fascistes bouffant à tous les rateliers – pourvu que cela leur permette d’exprimer leurs idées suprémacistes – ne seront jamais des nôtres. Ils se réclament breton, mais pourtant soutiennent le nationalisme français. La Bretagne est une terre d’accueil, multiculturelle. Les mouvements indépendantistes ont historiquement toujours été contre l’impérialisme et le colonialisme, contre les idéologies qui en découlent. Rappelons le sacrifice des habitant-es de Sein parties en masse combattre l’occupant nazi. L’extrême droite n’a donc pas plus qu’ailleurs à avoir sa place dans cette lutte, qui n’a aucunement vocation à servir leur volonté de domination culturelle et ethnique. En ce sens, nous dénonçons les néo-nazis se revendiquant du nationalisme breton, qui ont prétexté une manifestation pour faire une ratonnade dans les rues de Ploërmel le 21 février dernier.

Notons qu’une frange de l’extrême-gauche et de la gauche française et jacobine n’est pas en reste quand il s’agit d’attaquer les indépendantistes breton, basques ou corse, nous accusant sans aucun discernement d’être fascistes, identitaires ; celle-ci se trouve beaucoup moins à l’aise quand il s’agit de dénoncer et de combattre l’islamophobie, l’antisémitisme ou le sexisme dans ses propres rangs.

Nous sommes, malgré nous, relayés par des médias d’extrême-droite, tellement en mal de lutte et d’information qu’ils se trouvent prêts à tout. Ils nous prouvent encore une fois le sérieux de leur travail journalistique, dans leur capacité à chercher la tendance politique des contenus qu’ils partagent.

Pour une Bretagne libre, anti-fasciste et anti-capitaliste.

Douar Ha Frankiz – Comité Nantais

A lire aussi

Laisser un commentaire