Déclin des langues de Bretagne

de Douar ha Frankiz

Déclin des langues de Bretagne

À qui la faute ?

E brezhoneg dindan

Étude TMO – Langue Bretonne

La dernière étude de TMO parue le 20 janvier 2025 est tombée comme un couperet pour nombre de Bretons et Bretonnes, quand d’autres s’y attendaient, faisant monter la colère d’un cran. Cette étude révèle une perte cataclysmique de brittophones en quelques années, alors même que la volonté de préservation de la langue affichée par le peuple breton reste toujours aussi forte.

Cette baisse dramatique du nombre de personnes capables de s’exprimer en breton est à imputer à des facteurs bien identifiés, à commencer par le traumatisme de l’interdiction de parler breton, longtemps imposée par la France, et la guerre que celle-ci a menée contre nos langues que sont le breton et le gallo.

L’effondrement s’explique également par la disparition de personnes âgées brittophones de naissance. N’y est pas étrangère la destruction systématique de l’hôpital public et des soutiens aux personnes âgées rurales initiée par l’État français. La dislocation financière et administrative des hôpitaux au profit des entreprises de santé privées cause l’impossibilité de se soigner correctement et en conséquent plus de morts précoces.

Autre facteur de la baisse du nombre de brittophones : des services publics de plus en plus absents, conséquence directe d’une pression immobilière accrue en Bretagne en raison du sur-tourisme, l’un et l’autre poussant le peuple breton à quitter la Bretagne. L’éloignement physique anéantit les chances des Bretonnes et des Bretons d’apprendre leurs langues et d’éduquer leurs enfants dans celles-ci : en effet, la promesse faite en 2020 par le CNED de proposer des cours de breton pour tous et toutes par correspondance n’est toujours pas tenue.

De tous ces facteurs résulte l’impossibilité fatidique du renouvellement des personnes bretonnantes disparues. Cette impossibilité est clairement le résultat d’une politique française séculaire, comme nous l’a reconfirmé récemment Emmanuel Macron à l’Académie Française, le 14 novembre dernier, lorsqu’il a avancé que les « langues régionales » étaient « un instrument de division de la nation ».

Résultat de cette vision française du monde, l’anéantissement de nos langues se fait en toute connaissance de cause et au mépris total des droits de l’Homme les plus élémentaires, dont la langue et la culture sont des composantes inaliénables.

Comme le met en évidence l’enquête de TMO, ce n’est pas par désintérêt de la population bretonne que la langue meurt. Parmi les gens interrogés, le pourcentage en faveur de l’enseignement du breton sur l’intégralité du territoire varie entre 62 % et 77 %. Ce n’est donc pas par manque d’envie de voir une langue bretonne vivante sur leur territoire que les Bretonnes et les Bretons ne l’apprennent plus, mais bel et bien en raison d’une implacable politique de sabotage.

Les difficultés d’ouverture des écoles bilingues et des écoles Diwan en sont un exemple flagrant, mais nous pouvons également dénoncer le budget alloué aux formations pour adultes, trop bas, et toutes les complications pour obtenir les aides de la Région – lesquelles devraient être automatiquement versées afin d’instaurer une politique linguistique offensive – ainsi que les problèmes liés au logement des stagiaires. Tous ces obstacles sont des freins à la démocratisation du breton. À l’heure actuelle, les bourses versées aux futurs enseignants et enseignantes en breton sont réservées aux personnes se destinant à enseigner aux jeunes, oubliant le chaînon de celles et ceux qui se destinent à enseigner aux adultes. Adultes qui pourront à leur tour transmettre la langue, mais aussi montrer aux enfants dès leur plus jeune âge que le breton n’est pas juste une langue utilisée dans la salle de classe, mais rien de moins qu’une langue dans laquelle on vit tous les jours.

La France choisit sciemment de détruire nos langues, raison pour laquelle elle n’a jamais signé la charte des langues minoritaires. C’est ce mépris total des droits humains que nous dénonçons ici. Nous exhortons l’État français à rentrer dans le cadre du droit international en respectant nos droits fondamentaux. La France se veut grande défenseuse des droits humains lorsqu’ils sont violés à l’étranger mais se passe bien de balayer devant sa porte. Qu’elle commence à les respecter sur son propre territoire, ou celui qu’elle prétend être le sien. La France est prompte à dénoncer l’éducation en langue russe des enfants ukrainiens, mais tout aussi empressée à mettre des bâtons dans les roues des familles bretonnes souhaitant éduquer leurs enfants dans leur langue ou ne serait-ce que leur donner des prénoms correctement orthographiés dans leur langue (affaires Fañch). La France s’efforce de créer une amnésie des peuples qu’elle administre en les séparant de leurs langues et de leur Histoire, en oubliant au passage que la Bretagne a su démontrer une capacité à défendre ses droits par le passé.

Il est important de rappeler qu’en tant que dernière institution portant le nom de la Bretagne, la Région et les cinq départements ont un rôle à jouer dans la sauvegarde du patrimoine immatériel du peuple breton. En cela, l’avancée – bien que mineure – engageant l’État français et la Région à l’objectif de 30 000 élèves en breton par an était encourageante. Celle-ci n’est manifestement pas respectée, puisque aujourd’hui, seulement 20 000 élèves sont scolarisés en breton.

En cela, nous appelons la Région Bretagne et les cinq départements bretons à leurs responsabilités quant à la conservation des cultures bretonnes, dont les langues sont une dimension vitale. Que l’État français refuse de mettre en œuvre une politique de sauvegarde et d’épanouissement de notre patrimoine n’est pas une surprise, mais une suite logique de son point de vue et ses actions cherchant à niveler par le bas au nom d’un universalisme dont lui seul connaît la définition qu’il en donne. Nous appelons la Région et les cinq départements à leurs responsabilités envers notre patrimoine en finançant massivement une politique linguistique sur l’intégralité du territoire breton et en ouvrant en grand les vannes de l’enseignement des langues bretonnes.

Ar Brezhoneg : An digresk ! Abalamour da biv ?

Chomet eo lod ar vretoned hag ar vretonezed boemet gant ar studiadenn TMO nevez-embannet (20 a viz Genver 2025), lod all oa ket souezhet, ha krog eo ar fulor en o zouez. Gant ar studiadenn-mañ e tizoloer ar c’holl digredus a vrezhonegerion.ezed er bloavezhioù tremenet, pa weler ivez ez eo chomet ken stank all ar c’hoant da wareziñ ar yezh. Ar bec’h evit n digresk mantrus-se a dud gouest da gomz brezhoneg a c’haller teurel war abegoù anavezet-mat. Da gentañ e teu deus ar gloazadenn chomet gant ar berzañ implij ar Brezhoneg e-pad pell lakaet e pleustr gant ar Frañs, hag ar brezel kaset a-benn a-enep hon yezhoù a zo ar Brezhoneg hag ar Gallaoueg. Gallout a ra bezañ displeget an digresk abominabl abalamour d’ar re goshañ a ouie Brezhoneg a-vihanig aet d’an anaon. Distruj an ospital graet gant bro C’Hall a zo kaoz ivez diwar-goust ar re goshañ war ar maez evit darn anezhe a ne ‘hell ket en em bareañ en un doare reizh. Dismantrañ arc’hantel ha melestradurel an ospitalioù evit profit d’an embregerezhioù prevez a lak diaes an dud paneve diposubl en em bareañ mat ha benn ar fin e varv abretoc’h ul lod anezhe.

Distrujañ hon yezhoù eo un dibab eus bro C’Hall en abeg ma n’eo ket bet sinet karta Europa ar yezhoù minorelet betek-henn. Barnañ a reomp amañ an dismegañs abominabl-mañ keñver gwirioù mab-den. Aspediñ a reomp ar stad C’Hall doujañ ar gwir etrevroadel hag hor gwirioù diazezel. Techet eo ar Frañs en em lakaat da « difenner » gwirioù mab-den pa ‘z int taget e broioù estrenn met mat e vefe dezhi bezañ reizh pep lec’h. Mat e vefe dezhi doujañ gwirioù mab-den e-barzh he vro dezhi ivez pe el lec’hioù diskleriet dezhi ganti. Frañs a varn Rusia dre ma ‘z eo lakaet bugale Ukreina da zeskiñ rusieg gant stad Rusia, met ken buhan all eo barrek evit skoilhañ ar familhioù e Breizh evit lakaat ar vugale da deskiñ Brezhoneg pe evit reiñ d’ur bugel un anv reizhskrivet e Brezhoneg (afer Fañch).

Youlek eo ar Frañs evit lakaat ar pobloù emañ o velestriñ da zisoñjal ez eus dioñte o tispartiañ anezhe deus o yezhoù ha deus o Istorioù, hag o tisoñsal ivez oa bet Breizh gouest da difenn e gwirioù meur a wech betek-henn. Pouezus eo lakaat da soñjal o deus ar Rannvro Breizh hag ar 5 departemant ur giriegezh bras evit saveteiñ glad dizanvezel pobl Breizh. Eta, an araokadenn -ken bihan ez eo- raktreset gant ar stad hag ar rannvro da dizhout 30 000 bugel skoliataet e Brezhoneg bep bloaz a roe spi. Koulskoude ar raktres-mañ n’eo ket bet kaset da benn o vezañ ma emañ 20 000 bugel skoliataet e Brezhoneg en holl.

Se zo kaoz e vez galvet ganeomp Ranvro Breizh hag ar pemp departamant da zoujañ o c’hiriegezhoù, keñver mirout sevenadurioù Breizh, hag ar yezhoù en o zouez, hag a zo un dra ret-buhez evit hor bro. Ra ma vo Stad C’Hall a-enep lakaat e pleustr ur seurt politikerezh evit ma vefe miret ha ziwanfe hon glad. N’omp ket evit bout souezhet d’eus an dra-se, rak eo nemet poellek e heulfe ar raktres-mañ gantañ, hervez pezh a zo bet kroget dija. Emañ o klask Stad C’Hall da lakaat izel live an dra, evit ma glotfe mat gant e sav-poent hollvedel war an traoù. Ur sav-poent eñ e-unan a zo gouest da zispleg, met na gas netra da soñj deomp.

Ni a galv ar Ranvro hag ar pemp departamant da arc’hantaouiñ hor glad en ur lakaat arc’hant evit ur politikerezh yezh veur war tiriad Breizh a-bez, hag en ur zigeriñ bras dorioù deskadurezh yezhoù Breizh.

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