La Bretagne a les moyens de son indépendance.

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

de Douar ha Frankiz

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

Ici sont réunis les 4 textes publiés en juin 2022 nommés  » La Bretagne a les moyens de son indépendance. ». L’objectif de ces textes est de démontrer , chiffres à l’appui , que la Bretagne est une nation qui a vocation à retrouver son indépendance et que cela est non seulement possible mais souhaitable. la forme originale des communiqués a été conservée. Des chiffres ont pu évoluer depuis 2022 mais l’argumentaire reste le même. L’équipe de Douar Ha Frankiz vous souhaite une bonne lecture. (environ 12 minutes de lecture )

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

La Bretagne a les moyens de son indépendance: Partie 1

Beaucoup peuvent hésiter face à l’idée d’indépendance, en se demandant si la Bretagne peut se débrouiller seule.

Si elle le veut, elle le peut !
Rendons les choses un peu plus concrètes avec quelques chiffres, pour comparer la Bretagne à d’autres pays d’Europe.

La Bretagne est dynamique, en termes de culture, d’économie, de politique, et pourtant à propos de son financement, elle est le parent pauvre des régions en Europe de l’ouest.

Pour 3,3 millions de Bretonnes et de Bretons en région administrative, le budget annuel accordé est de 1,6 milliards (soit 484 euros par personne). Cela peut paraitre important, et pourtant c’est très faible… (La Bretagne compte plus de 4,5 millions d’habitant.e.s au total. Budget annuel PDL-> près d’1,9 milliards). La moyenne du budget des régions françaises est de 2,2 milliards. Si on compare avec d’autres pays européens, l’écart est encore plus grand (sachant que ces pays ont des degrés différents d’autonomie et de compétences)

Quelques exemples :

– la Sicile : 5 millions d’habitant.e.s, 17,8 milliards de budget (3 360 euros par personne), une fois et demie la population de la région Bretagne, 15 fois son budget.

– la Wallonie : 3,6 millions d’habitant.e.s, 8 milliards de budget (2 222 euros par personne). Une population équivalente à la région Bretagne, plus de cinq fois son budget.

– la Catalogne : 7,5 millions d’habitant.e.s, 23,3 miliards de budget (3 106 euros par personne). Le double de la population de région Bretagne, 15 fois son budget.

Notre pays a des atouts indéniables, sans pour autant avoir les mêmes moyens que d’autres territoires en Europe. Nous n’avons pas besoin de Paris, nous ne sommes pas excentrés ou périphériques, nous sommes juste traités comme un sous-territoire, nous somme dépendants du bon-vouloir de Paris, du budget octroyé à la Région administrative, bien en-deçà de ce qui se pratique ailleurs en Europe. La Bretagne reçoit egalement des aides européennes, 1milliard en 7 ans(pour la pêche, l’agriculture, l’environnement, les projets sociaux ..), mais gérer en partenariat avec l’état. Un pouvoir breton capable d’impulser un autre modèle de société est encore à construire, car OUI, pourquoi ne pas le faire en Bretagne comme cela se fait ailleurs en Europe ?

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

La Bretagne a les moyens de son indépendance !
Partie 2 : La géographie comparée le montre.

Le culte de la France donne souvent l’idée que la Bretagne est un pays trop petit, dépendant,
périphérique, incapable de se débrouiller seul sans l’aide du voisin français.
Et pourtant, si on utilise les données couramment utilisées pour comparer entre eux les pays européens (PIB, population, superficie), les chiffres montrent le contraire.

Tout d’abord, le PIB par habitant·e·s. (Le PIB est communément utilisé pour comparer l’activité économique des pays,
et pour mesurer leurs taux de croissance économique. Nous l’utilisons donc à ce titre, sans pour autant défendre l’idée de croissance, qui n’a aucun sens au niveau environnemental et humain).
La Bretagne tourne annuellement autour de 25 000 € par personne, ce qui est assez proche d’un grand Etat comme l’Espagne ou l’Italie ( 29 000 et 30 000€/personne), ou équivalent à la Catalogne ( 25 000 €/personne), et supérieur à un pays comme la Pologne ( 15 000 €/personne).

Ensuite, la population.
Notre pays compte presque 5 millions d’habitant·e·s, ce qui va être atteint d’ici peu car sa population continue d’augmenter.
En Europe on trouve des chiffres similaires pour des pays comme le Danemark ( 5,6 millions d’habitant·e·s ), ou la Norvège ( 5,3 millions ).
En population équivalente, il y a également la République d’Irlande, avec 4,7 millions d’habitant·e·s, ce qui ne comprend néanmoins pas l’Irlande du nord, pour l’instant toujours détachée du reste du pays.
On trouve également la Croatie avec 4,07 millions d’habitant·e·s, ou d’autres pays aux chiffres bien plus faibles, comme l’Estonie qui a 1,3 millions d’habitant·e·s, le Luxembourg avec une population composée de 602 000 personnes ou encore l’Islande avec seulement 364 000 habitants.

Comparons également la population bretonne avec les autres pays d’Europe de l’ouest dont les mouvements vers l’indépendance s’affirment. L’Écosse a par exemple une population aussi importante, avec 5,4 millions d’habitant·e·s, et la Catalogne, elle, est plus peuplée, avec 7,4 millions d’habitant·e·s.
En ce qui concerne le Pays Basque ou la Corse les populations sont néanmoins moins importantes, 2,5 millions pour les Basques, 339 000 pour les Corses.

Abordons un dernier critère généralement utilisé pour comparer les pays, celui de la superficie.
La Bretagne est un pays assez vaste qui s’étale sur 34 000 kilomètres carrés (27 200 km² pour la région administrative et 6 800 km² pour la Loire Atlantique).
Légèrement plus étendu que la Bretagne, on trouve en Europe les Pays Bas (41 000
km²) et la Suisse, elle aussi de 41 000 km². Autre pays à la superficie très proche de celle de la Bretagne, le Danemark s’étend sur 42 000 km².
Plus petit que la Bretagne, citons la Belgique (30 000 km²), la Slovénie (20 000 km²), ou des
très petits États comme Malte : 316 km².

Continuons notre comparaison avec les pays indépendantistes déjà cités précédemment. Seule l’Écosse est plus vaste que les autres, avec 80 000 km² de superficie. La Catalogne est comparable à la Bretagne avec 32 000 km², le Pays Basque plus petit avec 23 000 km²,
et la Corse est un peu plus grande qu’un département breton, avec 8 000 km².

La Bretagne, tant au niveau de son PIB que de sa population et de sa superficie, est comparable à d’autres pays européens et a complètement sa place en tant que nation indépendante. La question de l’indépendance ne se règle donc pas en se demandant si elle est possible ou non, mais si nous la souhaitons ou pas.
Ce n’est pas une question de chiffres, mais de volonté politique. N’ayons pas peur de penser une Bretagne libre capable de se débrouiller sans la France, et nous n’en doutons pas, capable de faire mieux qu’elle.

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

La Bretagne a les moyens de son indépendance. Partie 3 , l’histoire le montre.

Les mouvements d’indépendance ont toujours marqué l’histoire moderne et ne se sont jamais arrêtés. C’est une histoire peu diffusée que l’on peut mettre en parallèles avec d’autres faits qui restent bien connus dans les mémoires de « l’histoire de France ».

L’histoire retient toujours le point de vue des dominants, et, en France, les idées d’indépendance sont encore et toujours à bannir. Pour penser la Bretagne libre de demain, il est bon de se remémorer que de nombreux pays que nous connaissons bien ont pu accéder à l’indépendance jusque des temps pas si anciens.

Quand la France était sur le point de plonger dans la Révolution, les États Unis proclament leur indépendance, en 1776.

En 1804 le Code civil est promulgué et Haïti devient indépendante, ainsi que la première république noire de l’histoire, construite suite à une guerre d’indépendance victorieuse contre la France.

En 1816, alors que Napoléon Bonaparte, le grand tyran français adulé par l’histoire nationale, est interné à Saint Hélène, l’Argentine devient indépendante.

En 1867, quand l’Empereur Napoléon III inaugure l’exposition universelle à Paris, le Canada devient indépendant.

Pendant que la loi de 1901 autorise en France le droit de créer des associations, l’Australie devient indépendante.

En 1905, quand en France, on sépare l’Église et l’État, la Norvège devient indépendante.

En 1917, pendant que la France envoie par milliers des pauvres gens se faire massacrer dans les tranchées de Verdun, la Finlande devient indépendante.

En 1919, la France commence à humilier l’Allemagne par le traité de Versailles, ce qui produit le terreau de l’instabilité politique et économique allemande de l’Entre-deux-guerres, puis la montée du nazisme. Pendant ce temps, l’Afghanistan inflige une défaite militaire à l’Angleterre et devient indépendant.

En 1922, la bourgeoisie française se presse à l’exposition coloniale de Marseille. Dans le même temps, l’Irlande devient indépendante après deux années de guerre, où l’Europe entière a laissé le peuple irlandais seul face à la répression sanglante de l’Angleterre.

Dans l’année 1947, en France, de Gaulle lance son mouvement politique – le RPF (Rassemblement du Peuple Français), Christian Dior présente sa première collection de haute couture, et à l’autre bout du monde, l’Inde devient indépendante.

En 1962, de Gaulle annonce la tenue d’un référendum pour élire le président de la République au suffrage universel direct, Jacques Mesrine est incarcéré pour la première fois, le magazine Salut les copains fait son apparition, et l’Algérie devient indépendante.

En 1975, Citroën sort son célèbre modèle de la DS et le jeune président Valéry Giscard d’Estaing assouplit la loi sur le divorce par consentement mutuel. En Afrique, le Mozambique et l’Angola font partie des derniers pays de la vague de décolonisation à accéder à l’indépendance.

En 1991, le plan Vigipirate est mis en route en France pour la première fois, le chanteur Serge Gainsbourg décède et Édith Cresson devient la première femme premier ministre de la République. Pendant ce temps en Europe, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie deviennent indépendantes.

En 1993 la Slovaquie et la République Tchèque deviennent indépendantes, au moment ou Aimé Jacquet est nommé sélectionneur de l’Équipe de France de football et la mènera à la victoire de la Coupe du Monde.

2014, pour la première fois de son histoire, l’Ecosse peut s’exprimer dans un référendum pour l’indépendance.

2017, la Catalogne fait de même malgré une répression policière et judiciaire inédite.

Les indépendances ne sont pas des bifurcations, des moments où l’histoire moderne fait un écart.

Au contraire, elles façonnent l’histoire mondiale depuis plusieurs siècles et ces phénomènes sont loins d’être terminés. Demain, ce sera le tour de l’ Ecosse, de la Catalogne, du Pays de Galles, de la Corse, de la Bretagne bien sur, et de bien d’autres encore.

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

La Bretagne a les moyens de son indépendance.

Partie 4: La Constitution le montre

On oublie souvent que la cinquième république française est née en pleine guerre d’indépendance de l’Algérie. On oublie aussi que le premier référendum organisé par cette république est justement un référendum sur l’indépendance algérienne. Il y a donc bien un précédent législatif qui permet, en toute légalité, d’organiser un référendum comparable pour n’importe quel territoire de l’État français.

Tout référendum est organisé grâce à l’article 11 de la Constitution, qui permet notamment au chef de l’État de proposer au vote la ratification d’un traité qui « sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions. »

Ce fut le cas pour le première fois sous la Ve République le 8 janvier 1961. La question qu’il soulevait était d’autoriser ou non l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour l’Algérie, ce qui fut approuvé. Ce vote favorable donne donc lieu à la loi 61-44 du 14 janvier 1961, qui précise que « les populations algériennes feront connaître, par la voie d’une consultation au suffrage direct et universel, le destin politique qu’elles choisiront par rapport à la République française. » Si un territoire se prononce pour l’indépendance, il faut donc fixer un nouveau corps électoral qui soit uniquement celui du territoire en question, et pas celui de l’État entier.

Pour l’Algérie, le décret 62-305 du 19 mars 1962 a ainsi fixé les détails du corps électoral qui pouvait participer au référendum d’indépendance algérien. En l’occurrence, pouvaient voter « Tous les citoyens ayant la capacité électorale et résidant en Algérie », ainsi que « Les citoyens nés en Algérie » qui pouvaient justifier d’une inscription sur les listes électorales algériennes, ou cinq ans de résidence en Algérie.

Une fois ces détails légaux réglés, le référendum d’indépendance s’est donc déroulé le 8 avril 1962, et fut approuvé à 90 %. Concrètement, le référendum pose la question de savoir si la population approuve la déclaration gouvernementale du 19 mars 1962 relative à l’Algérie, le résultat des accords d’Évian.

Voici ce que précise le texte : « La formation, à l’issue de l’autodétermination d’un État indépendant et souverain paraissent conforme aux réalités algériennes et, dans ces conditions, la coopération de la France et de l’Algérie répondant aux intérêts des deux pays, le Gouvernement français estime avec le F. L. N. que la solution de l’indépendance de l’Algérie en coopération avec la France est celle qui correspond à cette situation. Le Gouvernement et le F. L. N. ont donc défini d’un commun accord cette solution dans des déclarations qui seront soumises à l’approbation des électeurs lors du scrutin d’autodétermination. »

C’est cette déclaration qui fut approuvée à 90 % par référendum, rendant donc possible l’accès à l’indépendance.

Le précédent algérien est fondamental dans le traitement légal de l’indépendance sous la Ve République. Par ce passif, il est impossible de dire que tout référendum d’indépendance serait illégal. Au contraire, l’histoire juridique de cette République a dans ses archives des textes de loi où les mots « d’indépendance » et « d’autodétermination » sont écrits noir sur blanc.

L’indépendance est donc légalement tout à fait possible, pour la Bretagne comme pour d’autres pays sous domination française.

Douar ha Frankiz – Pour une Bretagne libre

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